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Chrome dans l’eau du robinet

C’est “la nouvelle amiante” et elle menace nos sources d’eau potable. Cet article explorera le chrome, et ce que vous pouvez faire pour l’éviter.

Vous souvenez-vous d’Erin Brockovich? Elle était l’avocate qui a aidé les habitants de la ville de Hinckley, en Californie, à obtenir des millions de dollars en compensation après qu’une usine chimique a pollué les eaux souterraines avec du chrome (VI), provoquant des maladies, en particulier le cancer. Malheureusement, c’est loin d’être un incident isolé.

Qu’est-ce que le chrome ?

Le chrome est un métal dur résistant à l’oxydation. Il est largement utilisé dans les industries métallurgiques, chimiques et du bâtiment.

Les trois formes les plus courantes de chrome sont le chrome (0) (le métal élémentaire, à l’état naturel), le chrome (III) (également appelé chrome trivalent) et le chrome (VI) (également appelé chrome hexavalent). Le chrome (III) et le chrome (VI) résultent tous deux de l’érosion naturelle du chrome, mais se retrouvent dans l’environnement le plus souvent à cause de la pollution industrielle.

Le chrome (III) et le chrome (VI) sont utilisés pour le chromage, la fabrication de l’acier, le tannage du cuir, la peinture, les teintures et les pigments plastiques, les traitements du bois, les produits anticorrosion, etc. Les déchets industriels issus de ces processus finissent par contaminer notre eau potable.

La toxicité du chrome dépend de sa forme. Le chrome (0) et le chrome (III) ne sont pas toxiques en petite quantité. Le chrome (III) peut même être bénéfique. Tandis que le chrome (VI) est toxique. Nous examinerons de plus près les effets sur la santé du chrome (III) et du chrome (VI) dans un instant.

Pourquoi y a-t-il du chrome dans l’eau du robinet ?

Le chrome se retrouve dans l’eau potable de plusieurs façons. Les principales sources sont les déchets industriels et les boues des stations d’épuration. Dans bien des cas, les déchets industriels venant de la fabrication ou de l’utilisation du chrome se retrouvent dans le milieu aquatique, autrement dit: nos sources d’eau potable.

De plus, certains procédés de traitement de l’eau augmentent la quantité de chrome (VI) dans l’eau. Le chlore, par exemple, provoque une réaction chimique qui transforme le chrome (III) en chrome (VI). L’ozonation de l’eau peut également transformer le chrome (III) en chrome (VI). Le chrome peut aussi être présent dans les métaux utilisés dans la production, le traitement et la distribution de l’eau potable.

Le chrome fait partie de la liste des substances chimiques contrôlées par le règlement européen REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques). L’objectif de cette réglementation est d’assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement contre l’utilisation de produits chimiques. D’après un article publié dans le Journal international sur la recherche sur l’environement et la santé publique (International Journal of Environmental Research and Public Health), 512 entreprises sont sur le registre européen des rejets et transferts de polluants car elles relachent des composant du chrome dans l’air et l’eau.

Le chrome (VI) est présent dans notre environnement et dans notre eau potable, et présente donc un danger pour notre santé. 

Quel est l’impact du chrome sur la santé?

Commençons avec le chrome (III), qui est considéré comme un nutriment bénéfique. Il est présent dans de nombreux aliments et est également disponible sous forme de complément alimentaire. Le chrome (III) aide le corps à utiliser les glucides, les graisses et les protéines. Il a également un effet antioxydant, ce qui signifie qu’il protège les cellules contre les radicaux libres. Selon les Instituts américains de la santé (National Institutes of Health – NIH), l’apport adéquat journalier de chrome (III) pour les adultes entre 19 et 50 ans est de 35 microgrammes (μg) pour les hommes et de 25 μg pour les femmes.

En revanche, le chrome (VI) est toxique pour la santé humaine, les animaux et l’environnement. Il nuit à la croissance des plantes aquatiques et des poissons, ainsi qu’à la fertilité et à la longévité de certains animaux invertébrés. C’est un cancérigène (provoque le cancer), mutagène (provoque des mutations de l’ADN) et reprotoxique (cause des problèmes reproductifs, comme l’infertilité).

Des études ont montré que le chrome (VI) dans l’eau potable peut provoquer le cancer oraux et de l’intestin grêle, ainsi que des ulcères d’estomac et des problèmes de foie. Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classe le chrome (VI) dans le Groupe 1: cancérogène pour l’homme.

Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur les risques du chrome dans l’eau potable a conclu que pour éviter les effets négatifs sur la santé, l’apport de chrome (VI) ne devrait pas dépasser 1 microgramme par kilogramme de poids corporel par jour (μg/kg pc/j). Une ingestion de plus de 5 milligrammes par kilogramme de poids corporel par jour (mg/kg pc/j) déclencherait des effets cancérigènes. Sur la base de ces résultats, le rapport a conclu que la quantité maximale de chrome (VI) dans l’eau potable devrait être de 6 microgrammes par litre (μg/L).

Malheureusement, les limites légales de chrome dans l’eau sont beaucoup plus élevées que ça.

Dans ses dernières recommandations pour la qualité de l’eau potable, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) omet de mentionner le chrome (VI). Au lieu de cela, elle donne une valeur guide provisoire de 50 μg/L pour tous types de chrome. [ref]

Ceci ne tient pas compte des différences significatives entre le chrome (III) et le chrome (VI).

La directive sur l’eau potable de l’Union européenne stipule : “En ce qui concerne le chrome, la valeur est encore en cours de révision au sein de l’OMS et il convient donc qu’une période de transition de quinze ans s’applique avant que la valeur ne devienne plus stricte.”

La limite indiquée dans la directive pour le chrome est de 25 μg/L. Toutefois, cette valeur “est respectée au plus tard le 12 janvier 2036. La valeur paramétrique pour le chrome jusqu’à cette date est 50 μg/L.”

Il est inquiétant de noter que cette valeur maximale concerne le chrome total. Il ne fait pas la différence entre le chrome (III) et le chrome (VI). Étant donné que le chrome (III) est un nutriment et que le chrome (VI) est un agent cancérigène, les limites actuelles et futures spécifiées par la directive sur l’eau potable ne semblent pas offrir une réelle protection.

Le chrome dans l’eau du robinet aux Pays-Bas

Le décret néerlandais sur l’eau potable suit les directives de l’OMS et de l’Union européenne et fixe la limite de chrome dans l’eau potable à 50 μg/L. Il ne fait aucune mention de différents types de chrome. [ref: https://zoek.officielebekendmakingen.nl/stb-2011-293.html]

Alors que l’Institut national néerlandais pour la santé publique et l’environnement (RIVM) indique sur son site web que l’eau potable néerlandaise contient peu ou pas de chrome (VI) [ref: https://www.rivm.nl/en/chromium-vi-carc], il y a eu récemment un incident concernant le chrome.

En juillet 2022, des inspecteurs ont trouvé du chrome (VI) dans les eaux souterraines autour de l’usine Tata Steel suite à un incendie. [ref: https://nltimes.nl/2022/07/12/carcinogenic-chromium-6-found-groundwater-tata-steel] Alors que le service de santé GGD a déclaré qu’il n’y avait aucun risque d’exposition pour les résidents, le RIVM a trouvé que les résidents vivant autour de l’usine se voient prescrire des médicaments pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension artérielle et les problèmes respiratoires 5 à 16 % plus fréquemment que les résidents à l’extérieur de cette région. Ils sont également 25% plus susceptibles d’avoir un cancer du poumon. [ref: https://nltimes.nl/2022/06/09/residents-around-tata-steel-likely-need-heart-disease-diabetes-treatment]

Le chrome dans l’eau du robinet en France

La législation française sur l’eau potable suit les directives de l’Union européenne et limite la teneur totale en chrome à 50 μg/L.

En France, près de 94% des emissions industrielles de chrome VI dans l’environnement se sont faites dans le milieu aquatique, c’est à dire dans nos sources d’eau potable.

Il y a eu plusieurs incidents concernant le chrome (VI).

2020: Ça faisait six ans que 9000 foyers à Marseille utilisaient de l’eau polluée. En 2014, l’entreprise responsable pour une fuite de chrome (VI) est condamnée. Mais ce n’est qu’en 2020 que la mairie informe les habitants concernés. Les analyses révèlent un taux de chrome (VI) dans les nappes phréatiques 500 fois supérieur aux normes. Un des échantillons contenait 127 mg/L de chrome (VI), soit 1200 fois la limite légale. [ref]

2016: Sur 71 analyses réalisées en 2015-2016 par le laboratoire de chimie de Clermont-Ferrand, 51% des échantillons de rejets de centrales de bétons dépassaient la valeur limite de chrome de 50 μg/L.

2016: Le laboratoire national d’hydrologie de Nancy a réalisé des recherches sur des eaux destinées à la consommation humaine, et analysé 469 échantillons pris sur 175 sites enfances. Un échantillon sur deux contenaient des traces mesurables de chrome (VI), à savoir plus de 0,2 μg/L, et 10% des échantillons dépassaient 6 μg/L, certains atteignant même 25 μg/L.

Le chrome dans l’eau du robinet en Italie

En 2021, le ministre italien de la Santé a modifié la législation sur l’eau potable pour porter la teneur maximale en chrome à 25 μg/L. Cela entrera en vigueur le 12 janvier 2026. Jusqu’à cette date, la limite est de 50 μg/L. Là aussi, la législation ne mentionne que le chrome total, sans mentionner le chrome (VI).

Cependant, un décret de 2016 modifiant la directive italienne sur l’eau potable indique que par mesure de précaution, une valeur paramétrique provisoire pour le chrome (VI) de 10 μg/L est recommandée.

La ville de Spinetta Marengo a été au centre d’un scandale du chrome (VI) en 2008. Dans une usine chimique vieillissante appartenant à une entreprise chimique belge, les travailleurs ont remarqué des fuites contenant des niveaux élevés de chrome (VI). Bien que l’entreprise ait promis de réparer les infrastructures endommagées, les inspecteurs de l’environnement ont trouvé du chrome (VI) à plus de 40 fois la limite légale dans les puits d’eau à proximité de l’usine. Des accusations criminelles ont été portées contre les propriétaires de l’usine pour avoir intentionnellement empoisonné les eaux souterraines et n’avoir pas nettoyé le site. [ref] Plus de dix ans plus tard, une étude menée par les autorités sanitaires locales a révélé que les personnes vivant a proximité de l’usine étaient 30% plus susceptibles de développer la leucémie, la maladie de Parkinson ou un cancer de l’estomac ou du rein que les personnes vivant ailleurs.

Étant donné que l’eau en Italie est gérée au niveau régional, il n’existe actuellement aucune donnée détaillée indiquant les niveaux de chrome (VI) dans l’eau potable.

Le chrome dans l’eau du robinet au Royaume-Uni

La réglementation du Royaume-Uni sur la qualité de l’eau potable fixe la limite de chrome total à 50 μg/L. Il n’y a aucune mention de chrome (VI).

Le dernier rapport du Département de l’environnement et des affaires rurales (DEFRA) sur l’eau potable a révélé que 100% des échantillons testés répondaient aux exigences légales, mais étant donné que la réglementation laisse une large marge et ne différencie pas entre les types de chrome toxiques et non toxiques, un point d’interrogation demeure sur la sécurité de l’eau du robinet, non seulement au Royaume-Uni mais partout.

Le chrome dans l’eau du robinet en Irlande

L’Irlande suit la directive sur l’eau potable de l’Union européenne qui fixe la limite de chrome total à 50 μg/L.

Dans son dernier rapport sur la qualité de l’eau potable, l’Agence irlandaise de protection de l’environnement (EPA) a constaté que tous les échantillons testés respectaient la norme.

Cela dit, l’Irlande n’est pas sans son scandale concernant le chrome (VI). En 2008, Erin Brockovich a apporté son soutien aux habitants de Cork Harbour lorsque le Ministère de l’environnement a été accusé de dissimuler l’étendue des déchets toxiques. Il est estimé que 500 000 tonnes de déchets contenant du chrome (VI) seraient enfouis sur l’ancien site d’Irish Steel.

Le chrome dans l’eau du robinet aux États-Unis

La réglementation de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) sur l’eau potable fixe une limite pour le chrome de 0,1 milligramme par litre (100 μg/L), soit le double de la limite européenne.

Le site web de l’EPA déclare qu’afin de s’assurer que le plus grand risque potentiel est traité, la réglementation de l’EPA suppose qu’une mesure du chrome total est 100% de chrome (VI), la forme la plus toxique. Si l’eau du robinet d’un réseau public dépasse cette norme fédérale, les consommateurs en seront avisés.

Une analyse de 3834 échantillons d’eau du robinet dans des villes représentatives des États-Unis a montré une concentration de chrome allant de 0,4 à 8 μg/L.

Dans une autre étude, 31 des 35 villes américaines testées avaient des niveaux détectables de chrome (VI) dans leur eau potable.

Voulez-vous savoir ce qu’il y a dans votre eau? Consultez la base de données sur l’eau du robinet de l’Environmental Working Group: https://www.ewg.org/tapwater/ 

Comment éliminer le chrome de l’eau du robinet

Les filtres échangeurs d’ions et l’osmose inverse éliminent le chrome (VI). Le filtre ZeroWater à 5 étapes a également été conçu pour éliminer cette substance de l’eau du robinet. Lors de tests de performance, 99,6% du chrome hexavalent est éliminé. Vous pouvez consulter la fiche technique du filtre ici: https://cdn.shopify.com/s/files/1/0311/5499/5336/files/Performance_Data_Sheet_for_all_certified_devices_10-12-20.pdf?v=1605213179   

ZeroWater élimine le chrome de l’eau du robinet

Bien qu’il existe différentes opinions sur la toxicité du chrome (VI) dans l’eau potable, vous pouvez lever tous les doutes avec le filtre ZeroWater. ZeroWater élimine plus de 99% du chrome (VI) de l’eau du robinet. Le filtre élimine également le calcaire, le glyphosate, le chlore, et le PFAS (PFOS/PFOA). Consultez notre boutique en ligne.

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