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Les PFAS dans l’eau du robinet

Tout autour du globe, l’eau est contaminée par les PFAS, aussi appelés produits chimiques éternels. Les PFAS ont même été trouvés dans l’eau de pluie et la glace arctique, donc ce n’est pas surprenant qu’ils se trouvent également dans l’eau du robinet. Les PFAS sont liés au cancer et aux maladies cardiaques, et pourtant la législation visant à les contrôler est encore loin d’être atteinte. Lisez la suite pour en savoir plus sur les PFAS dans votre eau potable et comment vous pouvez les éviter.

  • Seulement 20 sur les milliers de substances PFAS sont réglementées par les législations contrôlant l’eau potable.
  • Il peut y avoir d’autres types de PFAS dans votre eau du robinet.
  • Les PFAS sont difficiles à éliminer. Seule la purification par membrane peut filtrer les PFAS, et la plupart des compagnies d’eau potable n’utilisent pas cette méthode.
  • Les PFAS ont été associés au cancer, aux maladies cardiaques, aux troubles immunitaires et aux problèmes de santé reproductive.
  • La quantité autorisée de PFAS dans un litre d’eau potable est dix fois supérieure à la quantité d’apport tolérable de l’EFSA.
  • En Europe, les compagnies des eaux ne sont pas encore obligées de surveiller les PFAS dans l’eau potable.

Les PFAS sont partout. Leur durabilité en fait des matériaux idéaux pour de nombreux produits de consommation, mais cela signifie aussi qu’ils ne se dégradent pas et qu’ils s’accumulent donc dans notre environnement et nos corps. En Europe, des travaux sont en cours pour interdire complètement les PFAS. Entre-temps, les PFAS contaminent notre eau potable.

Que sont les PFAS?

Ce qui était, le siècle dernier, une belle invention et un symbole de progrès industriel, est aujourd’hui devenu un désastre environnemental. Les PFAS (substances perfluoroalkyles) comprennent plus de 5,000 produits chimiques utilisés dans une grande variété d’industries et de produits de consommation.

Lubrifiants, poêles en teflon, peintures, emballages alimentaires, revêtements anti-adhésifs, mousses extinctrices, textiles résistants à l’eau, maquillages… leur propriétés durables en font des produits utiles, mais cette durabilité a un prix: les PFAS ne se dégradent pas. Ils s’accumulent dans l’environnement. Ils polluent le sol, les plantes, les animaux, l’air, les eaux souterraines et les eaux de surface où est puisée notre eau potable. Ils ne sont pas appelés «forever chemicals», ou «polluants éternels» pour rien.

Pourquoi y a-t-il des PFAS dans l’eau du robinet?

Les quatre principales sources de PFAS sont les sites de formation à la lutte contre les incendies, les sites industriels, les décharges et les usines de traitement des eaux usées. Les PFAS se retrouvent dans l’environnement là où ils sont fabriqués, utilisés, éliminés ou déversés. Ces substances sont ensuite transportées par le ruissellement des eaux de pluie dans les eaux de surface (rivières, ruisseaux, lacs) et s’infiltrent dans le sol jusqu’aux sources d’eau souterraines d’où notre eau potable est extraite.

Quels sont les effets des PFAS sur la santé?

Depuis les années ‘50, des centaines d’études ont démontré à quel point les PFAS peuvent être dangereux. En plus de divers cancers et complications hépatiques (de foie), les PFAS ont été associées à des problèmes immunitaires, à une augmentation du cholestérol et à des problèmes de santé reproductive.

Le fait que les PFAS sont nocifs pour la santé est apparu peu de temps après leur invention. Dans les années ‘60 et ‘70, leur toxicité envers les poissons et les rats fut démontrée. Vers la fin des années ‘80, les travailleurs d’une usine chimique de DuPont se sont avérés avoir un risque de leucémie et de cancer du foie supérieur à la moyenne. Autour de l’usine, beaucoup de gens devinrent malades à cause de l’eau polluée.  Ce «scandale Parkerson» a été relaté dans le film Dark Waters, qui expose les pratiques négligentes de la compagnie DuPont.

Aujourd’hui, de nombreuses recherches sont encore en cours sur les effets des PFAS sur notre santé. Un rapport récent du Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (Center for Disease Control and Prevention – CDC) a révélé que l’ingestion de petites quantités de PFAS sur une longue période a un impact négatif sur le système immunitaire.

Réglementations sur les PFAS dans l’eau potable

Le PFAS ne sont pas mentionnés dans la dernière édition de la Directive sur l’eau potable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, ils sont envisagés pour la prochaine version. L’OMS a suggéré les valeurs guides provisoires (pGV) suivantes :

  • Pour le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) et le PFOA (acide perfluorooctanoïque): 0,1 microgramme par litre (μg/L)
  • Pour la somme totale des PFAS : 0,5 μg/L

La plus récente Directive européenne sur l’eau potable pose les limites suivantes :

  • Pour la somme de tous les PFAS: 0,5 μg/L
  • Pour 20 PFAS individuels en cours d’analyse, dont PFAO et PFOS: 0,1 μg/L

Ces limites sont en cours de révision. La dernière version de la Directive sur l’eau déclare que: “Au plus tard le 12 janvier 2024, la Commission établit des lignes directrices techniques relatives aux méthodes d’analyse pour la surveillance des substances alkylées per- et polyfluorées en vertu des paramètres «Total PFAS» et «Somme PFAS», y compris concernant les limites de détection, les valeurs paramétriques et la fréquence d’échantillonnage.”

Ces limites doivent être révisées de toute urgence, surtout lorsqu’on compare les valeurs limites de l’OMS et de l’Union européenne à la position de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur les PFAS.

Après une évaluation des risques pour la santé humaine, l’EFSA a fixé une dose hebdomadaire tolérable de 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel. Pour un adulte pesant 70 kg, cela représente environ 42 nanogrammes par jour, soit 0,042 microgrammes. Si un litre d’eau du robinet peut contenir entre 0,1 et 0,5 microgrammes de PFAS, il semble inévitable que nous ingérons plus de PFAS que ce qui est recommandé pour éviter les effets nocifs de ces substances.

PFAS dans l’eau du robinet en France

Dans plusieurs régions, l’eau potable française contient un taux de polluants PFAS plus élevé que le taux prescrit par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Le Rapport sur la campagne nationale d’occurrence des composés alkyls perfluorés dans les eaux destinées à la consommation humaine a trouvé une concentration on PFAS de 156 nanogrammes par litre dans certains échantillons d’eau traitée. Pour le PFOA, on trouve jusqu’à 12 nanogrammes par litre, et pour le PFOS, 22 nanogrammes par litre.

En France, nous ingérons trop de PFAS. Selon une enquête de Santé Publique France, 90% des PFAS auxquels nous sommes exposés proviennent de l’alimentation (en particulier les poissons, viandes, charcuteries et plats composés) et de l’eau potable. Le reste vient de l’utilisation de matériaux contenant des PFAS lors de travaux de loisir ou de bricolage.

Les PFAS s’accumulent dans l’environnement mais aussi dans nos corps. En France, il n’existait longtemps aucune étude pour estimer le niveau d’imprégnation de la population générale. Depuis 2011, certaines enquêtes ont été accomplies. La plus récente, conduite pour le Programme national de biosurveillance entre 2014 et 2016, a trouvé 17 types de PFAS dans le sang de 249 enfants de 6 à 17 ans et 744 adultes de 18 à 74 ans. Les plus importants étaient le PFOA et le PFOS.

PFAS dans l’eau du robinet aux Pays-Bas

Les Pays-Bas ont connu plusieurs scandales liés aux PFAS. En 2008, un incident s’est produit à Schiphol, où de la mousse anti-incendie contenant du PFAS s’est infiltrée dans le sol jusqu’aux eaux souterraines. En 2015, une enquête a été ouverte sur la pollution de l’usine Chemours à Dordrecht. Cette enquête a constaté que les mères vivant à proximité de l’usine avaient de hauts niveaux de PFAS dans leur lait maternel. La zone était tellement polluée qu’une recommandation a été émise pour que les personnes vivant à proximité de l’usine ne mangent pas les légumes qu’elles cultivaient dans leurs jardins. Dans la région Western Scheldt, des niveaux élevés de PFAS ont été causés par l’usine 3M près d’Anvers et la société de traitement des déchets Invader, qui ont rejeté des déchets de PFAS dans l’eau.

Selon les recherches de l’Institut national néerlandais de la santé publique et de l’environnement (RIVM), la majorité des PFAS provient des aliments (83-98% du total), et le reste de l’eau potable. En conséquence, le RIVM a conseillé au gouvernement de mettre en place des politiques qui réduisent l’exposition aux PFAS. Jusqu’à présent, ces appels restent sans réponse.

Waternet, une compagnie des eaux néerlandaise, a mis en place un programme de surveillance des PFAS et cherche des moyens de les éliminer de l’eau. Elle utilise du charbon actif à cette fin, ce qui, selon une étude du Rijkswaterstaat (Bureau de la gestion des eaux), élimine presque complètement les PFAS des eaux polluées, en cas d’utilisation intensive et dans des conditions idéales.

L’Union néerlandaise des compagnies des eaux (UvW) et l’Association des compagnies d’eau potable (Vewin) sont préoccupées par la quantité de PFAS dans l’environnement et ont tiré la sonnette d’alarme. Alors que l’UvW est favorable à une approche à la source, Vewin plaide pour une interdiction totale de la production de PFAS.

Cette interdiction est en route en Europe. Les Pays-Bas travaillent avec un certain nombre d’États membres pour une interdiction européenne de tous les PFAS. Bien qu’une interdiction aidera à prévenir une nouvelle propagation de ces substances, les PFAS existants resteront dans l’environnement pendant des années.

PFAS dans l’eau du robinet en Italie

PFAS en Vénétie – l’un des pires cas de pollution en Italie

Pendant des années, plus de 350,000 personnes ont bu de l’eau contaminée en PFAS sans le savoir. La contamination était partie de Miteni à Trissino, une entreprise chimique aujourd’hui en faillite, tout près d’une zone où est située une source d’eau souterraine. Cette source alimente les aqueducs de 21 communes des provinces de Vincenza, Vérone et Padoue.

Cette pollution a commencé à la fin des années ‘60, mais les premières nouvelles de contamination ne sont apparues dans la région de Vénétie qu’en 2013, lorsque le Conseil national de recherche a publié les résultats de ses analyses menées sur les principaux bassins fluviaux italiens et démontrant un haut niveau de pollution des eaux.

La gravité de la situation apparaît en décembre 2016, lorsque un dépistage de masse commence. Il en ressort que la contamination s’étend bien au-delà des zones polluées; les tests sanguins révèlent des niveaux très élevés de PFAS.

Niveaux élevés de PFAS dans le sang des Italiens

Le rapport du Plan de surveillance de la santé de la population exposée aux PFAS montre que de nombreuses personnes ont des PFAS dans leur sang, et en particulier les quatre substances PFAS plus courantes – l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS), l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), l’acide perfluoro nonanoïque (PFNA) et l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Pourcentage d’enfants de moins de 14 ans dont les taux sanguins sont supérieurs à la limite européenne de 5 nanogrammes par millilitre de sang (ng/ml):

  • PFNA – 27 %
  • PFOA – 99%
  • PFHxS – 96%
  • PSOF – 99 %

Pourcentage de personnes de plus de 14 ans dont les taux sanguins sont supérieurs à la limite européenne de 5 ng/ml:

  • PFNA – 49 %
  • PFOA – 99%
  • PFHxS – 96%
  • PSOF – 99 %

En 2013, L’Institut italien de la santé a rassuré sur l’absence de risque immédiat pour la population exposée aux PFAS, mais par mesure de précaution il a recommandé l’adoption de mesures de traitement de l’eau potable pour réduire ces substances, ainsi que le contrôle de la chaîne d’approvisionnement en eaux destinées à la consommation humaine dans les territoires concernés. Parmi les mesures prises: l’application de filtres à charbon actif pour réduire l’exposition aux PFAS afin de garantir la qualité et la potabilité de l’eau.

PFAS dans l’eau du robinet en Allemagne

Au fil des ans, il y a eu plusieurs incidents de contamination par des PFAS en Allemagne. En mars 2022, par exemple, une action en justice a été déposée devant le tribunal de Baden-Baden: l’entreprise de service public a accusé un fabricant de compost de Bühl d’avoir répandu du compost mélangé à de la boue de papier comme engrais. Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung déclare que ce scandale du PFAS dans le centre de Bade est le plus grand scandale environnemental de la république. Entre 2006 et 2008, 1188 hectares de terres arables entre Baden-Baden et Rastatt ont été contaminés par des substances alkylées perfluorées et polyfluorées (PFAS/PFC). Ce précieux réservoir d’eau potable a subi de graves dommages.

Il n’existe actuellement aucune surveillance uniforme à l’échelle nationale des PFAS dans les eaux souterraines en Allemagne [ref]. Dans 15 états fédéraux, les PFAS sont actuellement surveillées au cas par cas. La Bavière, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie du Nord-Westphalie procèdent à des contrôles approfondis. La Bavière a publié ses derniers chiffres en septembre 2022: 114 cas de contamination aux PFAS ont été identifiés.

PFAS au Royaume-Uni

L’Union Européenne continue son travail pour contrôler les PFAS avec sa très attendue proposition REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques).

Cependant, le Royaume-Uni fait les choses différemment. Si le “Retained EU Law (Revocation and Reform) Bill 2022-2023”, le projet de loi 2022-2023 sur la loi européenne conservée (révocation et réforme), est adopté, toutes les lois de l’Union Européenne seraient abrogées le 31 décembre 2023. À leur place, les législateurs britanniques créeraient leurs propres réglementations sur les PFAS. Il y a un point d’interrogation sur la façon dont cette législation sera gérée étant donné les énormes lacunes en matière de données auxquelles le Royaume-Uni est confronté sans accès aux bases de données de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).

Le Département britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (DEFRA) et les gouvernements écossais et gallois ont lancé le programme britannique REACH, qui comporte deux activités principales :

  • Restriction – mise en place de contrôles sur les substances
  • Analyse des options en matière de réglementation (RMOA) – analyse pour comprendre le risque d’utilisation d’une substance et recommandations pour la gestion de ces substances.

Selon le site du Gouvernement britannique, la priorité du programme britannique REACH pour 2022-2023 est d’agir sur les recommandations d’un rapport RMOA sur les PFAS. Ce rapport devait être publié à l’été 2022, mais au moment de la rédaction (février 2023), il n’est pas encore paru.

PFAS dans l’eau du robinet au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni ne réglemente actuellement que 2 substances PFAS, même si plus de 5,000 sont actuellement utilisées: le PFOA et le PFOS. Ces deux substances sont fréquemment détectées dans l’eau potable. En fait, l’Agence environnementale du Royaume-Uni a trouvé du PFOA et du PFOS dans 96% des échantillons d’eau. Selon l’association environnementale PFAS-Free, cela signifie que 100% des rivières anglaises échouent à l’évaluation du «bon état chimique» de la directive-cadre sur l’eau.

PFAS dans l’eau du robinet en Irlande

Un rapport récent produit pour l’Agence irlandaise de protection de l’environnement a révélé que les eaux de surface autour du centre de formation des pompiers de Dublin et de l’aéroport de Shannon sont fortement contaminées par les PFAS. Les eaux s’écoulant dans la baie de Dublin depuis le centre de formation des pompiers de Dublin contenaient 93,7 nanogrammes par litre de PFOS, ce qui est 144 fois supérieur à la valeur limite de la norme européenne de qualité environnementale de 0,65 ng/l.

VOICE, une organisation caritative qui fait campagne sur les questions environnementales en Irlande, a appelé à une interdiction immédiate des PFAS et souhaite que l’Irlande rejoigne l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et la Norvège, qui demandent une interdiction complète de ces produits chimiques. Pour l’instant, le seul résultat de la campagne a été que Restaurant Brands International, qui comprend des entreprises de restauration rapide comme Burger King, a annoncé qu’elle éliminerait progressivement les PFAS de ses emballages alimentaires d’ici 2025.

PFAS: Un problème mondial

Aux États-Unis, près de 3,000 sites contaminés par des PFAS ont été découverts. En conséquence, l’administration Biden a alloué 10 milliards de dollars pour lutter contre la pollution par les PFAS. Un signe clair que le problème est énorme et doit être résolu de toute urgence.

L’Agence américaine pour la santé et l’environnement (EPA) a maintenant recommandé une limite pour deux substances PFAS : pas plus de 0,004 nanogrammes de PFOA par litre d’eau et pas plus de 0,02 nanogrammes de PFOS par litre d’eau. En plus, il y a des points d’interrogation quant à savoir si ces limites sont même atteignables. Une étude récente de l’Université de Stockholm montre que la quantité de PFAS dans l’eau de pluie est déjà supérieure aux recommandations de l’EPA dans le monde entier. Il pleut littéralement des PFAS, même en Antarctique.

En Chine, une étude de l’Université Tsinghua a révélé que l’eau potable d’environ 100 millions de personnes à travers le pays avait des niveaux dangereux de PFAS.

En Europe, une étude de biosurveillance a révélé que 14% des échantillons de sang d’adolescents dans neuf pays européens avaient des niveaux de PFAS dépassant les directives de l’EFSA (6,9 microgrammes par litre de sang). Les niveaux les plus élevés proviennent de Suède, où les adolescents avaient en moyenne 12,31 microgrammes de PFAS par litre. La France est en deuxième place, avec une moyenne de 11,26 microgrammes par litre.

Processus en cours pour interdire les PFAS en Europe

Le 13 janvier 2023, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Norvège ont officiellement soumis à l’ECHA leur proposition visant à restreindre l’utilisation des PFAS en Europe. La proposition vise à interdire à la fois l’utilisation et la production de ces produits chimiques afin de réduire les risques pour l’environnement et la santé humaine.

Le 7 février 2023, l’ECHA a publié les détails de cette proposition sur son site internet. Ses comités d’évaluation des risques (RAC) et d’analyse socio-économique (SEAC) examineront la légalité de la proposition en mars 2023 avant de lancer une évaluation scientifique. Une consultation de six mois commencera alors, avant que la proposition ne soit envoyée à la Commission européenne. Il reste encore un long chemin à parcourir. Selon le calendrier de l’Institut national de la santé publique et de l’environnement des Pays-Bas (RIVM) pour l’interdiction des PFAS, une décision ne sera prise qu’en 2025.

Comment éliminer les PFAS de l’eau du robinet

Pour l’instant, il est difficile d’enlever ces substances de l’eau. La plupart des techniques de purification de l’eau utilisée par les centres de potabilisation ne sont pas capables de les éliminer. Les seules techniques qui fonctionnent sont l’absorption du charbon et l’osmose inverse [ref]. Mais ces techniques sont chères et utilisent beaucoup d’énergie. À cause de cela, nous sommes encore loin de limiter le taux de PFAS dans l’eau du robinet.

Un problème est que les analyses se limitent à quelques PFAS, alors qu’il y en a plus de 5,000 en utilisation. Ceci veut dire qu’il y a probablement bien plus de substances nocives dans l’eau, mais celles-ci ne sont pas analysées.

Pour le moment, reste à nous la tâche d’éviter les PFAS. La bonne nouvelle? C’est possible avec le bon filtre.

PFAS – un terme couvrant des milliers de produits chimiques toxiques

Il est impossible de rechercher les milliers de PFAS différents qui sont dans l’environnement. La raison pour laquelle nous entendons surtout parler du PFOA et du PFOS, c’est qu’ils font en ce moment l’objet de recherches.

Le problème est que chaque fois qu’un PFAS s’avère nocif, les entreprises qui le produisent le remplacent par une souche très similaire mais qui échappe aux contrôles. De nombreux producteurs sont désormais passés aux nouveaux PFAS. Le PFOA a été remplacé par le GenX (par exemple chez Chemours aux Pays-Bas), et le PFOS par le PFBS (acide perfluorooctane sulfonique).

Malheureusement, ces nouvelles substances peuvent également être nocives, mais jusqu’à présent, seules des études sur des animaux ont été menées. Sur la base de ces études, l’EPA a émis une recommandation: une limite de 10 ng/l pour GenX et 2000 nl/l pour le PFBS.

Difficile de ne pas se demander si, dans quelques années, ces substances se révéleront tout aussi toxiques pour la santé et l’environnement.

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Chronologie des PFAS

1938 – Invention du PFAS aux États-Unis.

1947-  Le groupe chimique 3M démarre la production de masse de C8 ou PFOA, l’un des produits PFAS les plus connus.

1954 – Premières rumeurs sur la possible toxicité du PFOA et autres PFAS.

1959 – DuPont ouvre une succursale à Dordrecht.

1961 – Le toxicologue résident de DuPont déclare dans un document interne que les produits chimiques PFAS sont nocifs et doivent être manipulés avec une extrême prudence. [ref]

1992 – Un ancien scientifique de 3M conclut que les travailleurs de PFOA ont un plus grand risque de mourir du cancer de la prostate. [ref]

1998 – Wilbur Tennant de Parkersburg, aux États-Unis, entame une action en justice contre DuPont : son bétail meurt avec des symptômes étranges. Deux décennies plus tard, l’affaire aboutit à un règlement de plusieurs millions de dollars.

1999 – Un chercheur de 3M décrit le PFOS le “polluant le plus insidieux depuis le PCB”.

2000 – L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) annonce une alerte mondiale au cancer pour le PFOS après avoir examiné les documents de 3M. Sous la pression des poursuites judiciaires en cours et de l’EPA, 3M annonce qu’elle éliminera spontanément la production de PFOS et de PFOA. De nouvelles variantes de PFAS, dont la toxicité n’a pas encore été prouvée, remplacent les produits chimiques ciblés.

2001 – Les professeurs Giesy et Kannan rapportent pour la première fois la contamination globale de l’environnement par le PFOS.

2004 – L’Université d’Anvers découvre des concentrations sans précédent de PFOS chez des souris, des oiseaux et des poissons à proximité du site 3M de Zwijndrecht aux Pays-Bas.

2006 – L’EPA oblige huit fabricants de l’industrie du PFAS à restreindre l’utilisation du PFOA aux États-Unis à travers le PFOA Stewardship Program.

2008 – L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) déclare qu’il est probable qu’en petite quantité, les PFAS ne soient pas nocives pour l’homme.

2017 – Un rapport de l’Institut néerlandais pour la santé publique et l’environnement (RIVM) note que les taux sanguins d’acide perfluorooctanoïque (APFO) chez les européens sont en moyenne de 3,5 nanogrammes par millilitre. [ref]

2019 – Sortie du film Dark Waters, basé sur la longue bataille juridique que l’avocat Robert Bilott a menée dans l’affaire Tennant contre DuPont à la fin des années 1990.

2019 – Le Comité d’étude des polluants organiques persistants de la Convention de Stockholm des Nations Unies recommande qu’un groupe de produits chimiques dangereux, y compris les PFAS, soient éliminés afin de mieux protéger la santé humaine et l’environnement.

2020 – L’EFSA propose une nouvelle norme : 4,4 nanogrammes de PFAS par kilogramme de poids corporel par semaine.

2022 – L’EPA publie des directives provisoires mises à jour sur l’eau potable pour le PFOS et le PFOA, passant de 70 ng/l pour les deux à 00,2 ng/l pour le PFOS et 0,0004 ng/l pour le PFOA. [ref]

2023 – l’UE considère une proposition pour interdire la production et l’utilisation des PFAS.

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