Le cuivre est couramment utilisé dans de nombreux réseaux de distribution d’eau, notamment les réseaux privés. Bien que l’on ait longtemps cru que ce matériau était le plus adapté à la plomberie, il peut présenter certains inconvénients. Dans cet article, nous explorerons les effets potentiels du cuivre sur la santé, la quantité de cuivre autorisée dans l’eau potable et comment vous pouvez l’éliminer de votre eau du robinet.
Le cuivre est l’un des métaux les plus utilisés au monde. C’était le premier métal travaillé par l’homme, et il est resté utilisé à travers les âges en raison de ses nombreuses propriétés utiles (telles que la conduction électrique, la conduction thermique et la malléabilité).
En vue de sa polyvalence, vous trouverez du cuivre un peu partout: art, bâtiments, ordinateurs, voitures, ustensiles de cuisine, etc. Il est utilisé pour fabriquer les fils électriques, les toitures et la plomberie, ainsi que certaines machines industrielles. Le cuivre est également utilisé dans les suppléments nutritionnels et dans les fongicides utilisés dans l’agriculture et l’élevage des animaux. [ref]
Le cuivre se retrouve dans l’eau du robinet de deux manières principales.
Le cuivre se retrouve dans l’eau du robinet par le ruissellement des terres agricoles dans les rivières et les ruisseaux d’où l’eau potable est extraite. Grâce à ses propriétés antibactériennes et fongicides, le cuivre est utilisé en agriculture (notamment sur les vignes, les arbres fruitiers et les légumes comme les pommes de terre et les tomates) pour éviter certaines maladies. Le cuivre est également utilisé comme complément alimentaire pour les porcs. Il est donc fortement présent dans le lisier (mélange d’urine et d’excréments d’animaux d’élevage qui est pulvérisé sur les champs en guise d’engrais).
Lorsque le lisier ou les fongicides contenant du cuivre sont pulvérisés sur les champs, le cuivre s’infiltre dans le sol et se retrouve dans les sources d’eau.
Ces méthodes sont utilisées depuis longtemps, mais l’intensification de l’agriculture et de l’élevage d’animaux a provoqué un excès de cuivre dans le sol, et cet excès se retrouve dans notre eau potable. Les zones les plus proches des terres agricoles ou les zones où il y a des élevages intensifs ont tendance à avoir des niveaux plus élevés de cuivre dans leurs eaux souterraines et leurs eaux de surface.
Une autre manière par laquelle le cuivre se retrouve dans l’eau du robinet est son passage par les tuyaux et les raccords de tuyauterie en cuivre ainsi que les robinets en laiton (le laiton est un mélange de cuivre et de zinc).
Le cuivre s’oxyde au contact de l’oxygène (présent dans l’eau). En conséquence, il s’infiltre dans l’eau. Si l’eau est douce (légèrement acide), elle se corrode plus rapidement et entraîne des niveaux plus élevés de cuivre dans l’eau.
La quantité de cuivre dans votre eau de robinet dépend de plusieurs facteurs :
Dans les justes quantités, le cuivre est essentiel pour la santé.
En effet, le corps en a besoin pour former et maintenir les tissus organiques et les os. Le cuivre aide à transporter l’oxygène dans le corps, à coaguler le sang, et a même un rôle à jouer dans la couleur (pigmentation) des cheveux. Il est important pour la santé cardiovasculaire et l’équilibre hormonal. Il soutient le système immunitaire. Le corps utilise le cuivre pour produire des enzymes qui protègent les cellules contre les radicaux libres.
Une carence en cuivre peut entraîner des troubles mentaux, une détérioration du système nerveux et une fragilité des os. Cependant, il est rare que nous n’obtenions pas assez de cuivre. Le risque est plutôt que nous en recevions trop.
Si trop de cuivre est consommé (même en quantité relativement faible), cela peut entraîner des troubles gastriques et intestinaux tels que nausées, vomissements et diarrhée. Une consommation excessive de cuivre peut, au fil du temps, endommager le foie, les reins et le système nerveux; une forte dose peut même être fatale.
La dose journalière de cuivre recommandée pour les adultes de 19 à 50 ans est de 900 microgrammes (soit 0,9 milligrammes). La dose maximale tolérable est de 10,000 microgrammes (soit 10 milligrammes).
Les Directives de qualité pour l’eau potable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent une limite de 2 milligrammes de cuivre par litre d’eau.
Elles ajoutent une note supplémentaire:“La valeur guide pour le cuivre est également fondée sur une exposition à court terme mais elle a pour but de protéger contre l’irritation gastrique directe qui est un phénomène dépendant de la concentration. La valeur guide peut être dépassée mais le risque d’irritation gastro-intestinale augmentera à mesure que la concentration s’élève au-dessus de la valeur guide.”
La Directive européenne relative à la qualité de l’eau potable suit les recommandations de l’OMS et limite la quantité de cuivre à 2 mg/L.
Elle ajoute:
“Les échantillons de conformité de certains paramètres chimiques, en particulier le cuivre, le plomb et le nickel, sont prélevés au robinet des consommateurs sans faire couler l’eau au préalable. Un échantillon d’un volume d’un litre est prélevé de manière aléatoire durant la journée. Une autre possibilité consiste pour les États membres à recourir à des méthodes d’échantillonnage impliquant une durée de stagnation spécifique qui sont plus représentatives de leur situation nationale, telles que la valeur moyenne hebdomadaire ingérée par les consommateurs, à condition que ces méthodes n’aboutissent pas, au niveau de la zone de distribution, à un nombre de cas de non-conformité inférieur au nombre obtenu par la méthode de prélèvement aléatoire en journée.”
Le décret néerlandais sur l’eau potable limite la quantité de cuivre à 2 mg/L. [ref: https://wetten.overheid.nl/BWBR0002339/2008-01-01]
Selon un rapport de l’Institut néerlandais pour la santé publique et
l’environnement (RIVM), des mesures supplémentaires sont nécessaires afin de contrôler la quantité de cuivre qui se retrouve dans l’eau néerlandaise par diverses sources (l’agriculture étant la plus difficile à réduire). [ref: https://www.rivm.nl/bibliotheek/rapporten/607633002.pdf]
En 2012, 90 % des 7,7 millions de foyers aux Pays-Bas avaient des canalisations en cuivre. [ref: https://www.h2owaternetwerk.nl/vakartikelen/lood-koper-en-nikkel-in-het-nederlandse-drinkwater-aan-de-tap] Depuis lors, environ 400 000 nouvelles maisons ont été construites. [ref: https://www.statista.com/statistics/519863/total-number-of-households-in-the-netherlands/] Dans beaucoup d’entre elles, le plastique a été utilisé à la place du cuivre pour les tuyauteries, car le plastique est moins cher et plus facile à installer. Ces tuyaux ne libèrent pas de cuivre dans l’eau, mais ils libèrent d’autres produits chimiques nocifs.
En France, l’Arrêté relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine limite la quantité de cuivre dans l’eau à 2 mg/L. [ref]
D’après le dernier rapport de Santé Publique France (SPF), les français ont des niveaux de contamination de métaux lourds, y compris le cuivre, supérieurs à ceux observés dans d’autres pays d’Europe.
Ceci pourrait être dû à la qualité de l’eau du robinet. D’après l’association des consommateurs Que-Choisir, 75% des échantillons d’eau sont de “très mauvaise” qualité à cause de la pollution due aux activités humaines (comme les pesticides), ainsi que les composants des canalisations (comme le PVC, le plomb et le cuivre).
Si vous voulez plus d’information sur la qualité de l’eau dans votre region, vous pouvez visiter le site du Ministère de la Santé et de la prevention: https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau
La législation italienne sur l’eau potable limite la quantité de cuivre dans l’eau du robinet à 1 mg/L, soit la moitié de la quantité spécifiée par la Directive européenne sur l’eau potable.
Cependant, une étude menée par l’Université de Bologne et l’Université de Naples a révélé que tous les échantillons d’eau prélevés dans les régions d’Italie mesuraient au-dessus de la limite.
L’eau en Italie est gérée de façon régionale. Afin d’en savoir plus sur l’eau dans votre région, le Ministère de la Santé recommande de contacter votre compagnie locale de distribution d’eau ou de consulter le site Web de votre municipalité.
La législation du Royaume-Uni sur la qualité de l’eau potable limite la quantité de cuivre à 2 mg/L. Elle note également que les échantillons de conformité pour les paramètres chimiques, y compris le cuivre, le plomb et le nickel, doivent prendre la forme d’un échantillon aléatoire d’un volume d’un litre prélevé au robinet du consommateur sans rinçage préalable.
Selon le dernier rapport sur la qualité de l’eau potable du Département de l’environnement et des affaires rurales (DEFRA), 99,99 % des échantillons se situaient dans cette limite.
La législation irlandaise sur l’eau potable correspond à la limite de l’Union européenne de 2 milligrammes de cuivre par litre d’eau. Elle stipule également que la valeur s’applique à un échantillon d’eau destinée à la consommation humaine obtenu par une méthode d’échantillonnage adéquate au robinet et prise de manière à être représentative d’une valeur hebdomadaire moyenne ingérée par les consommateurs et qui tienne compte de l’apparition de pics pouvant entraîner des effets néfastes sur la santé humaine.
Le dernier rapport de l’Agence irlandaise de protection de l’environnement sur la qualité de l’eau potable publique a révélé que seuls deux échantillons sur les 1022 prélevés en 2022 dépassaient cette limite. Cependant, environ 200 000 personnes en Irlande sont approvisionnées par des puits privés qui ne répondent pas toujours à la norme. [ref]
L’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA) fixe la limite de cuivre dans l’eau potable à 1,3 milligrammes par litre.
Depuis 2013, le Groupe de travail environnemental (Environmental Working Group – EWG) recueille des données sur la qualité de l’eau du robinet aux États-Unis. Rendez-vous sur leur site web et insérez votre code postal pour connaître la quantité de cuivre (et d’autres produits chimiques) dans votre eau: https://www.ewg.org/tapwater/
Bien que le cuivre soit un minéral essentiel, l’excès nuit en toute chose, surtout si on considère que les législations sur l’eau potable autorisent plus de cuivre dans un litre d’eau que l’apport quotidien recommandé pour un adulte.
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